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Le temps est une invention de l'Homme, vous savez. Alors autant jouer avec puisque la vie n'a aucun sens... Mais plusieurs. Tenez, des centaines de personnes disparaissent chaque année sans donner d'explications. ça donne la chair de poule, non? Paris est une grande ville. Elle a des projets pour certains de ses habitants. Vous ne me croyez pas? A votre guise... Mais croyez vous vraiment que ce soit le hasard qui vous ait conduit jusqu'ici?
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 Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs]

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Amélie
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Amélie


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Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs] Empty
MessageSujet: Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs]   Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs] Icon_minitimeSam 5 Oct - 13:00

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Les premiers jours du reste de ma vie


Il venait de passer sa première nuit au château. La vie de château, ça, il en était pas habitué. De plus, il avait entendu tous les bruits de la chambre d'à côté. C'est qu'il devait être bien accompagné le Chevalier Gilles ! C'était lui qui avait montré à Louïs tout ce qu'il devait savoir sur le château la veille, son supérieur en quelque sorte. Cet homme lui paraissait plutôt sympathique. Il s'exprimait avec une voix rauque et aimait faire des plaisanteries, quand à la compagnie des femmes, il l'adorait. Louïs trouvait cela étrange qu'un chevalier soit aussi frivole mais Gilles était un homme pourtant très respecté. Il avait mis sous les barreaux les voleurs les plus redoutés de tout Paris. D'ailleurs, Gilles aimait beaucoup raconter des anecdotes avec un tel voleur ou un autre, surtout pour charmer les femmes, c'était son arme de séduction comme il aimait l'appeler. Louïs l'avait laisser raconter ses escapades dans la forêt à la recherche des malfrats en écoutant que d'une oreille, il pensait plutôt à sa famille laissée derrière lui... Même s'il ne portait pas forcément son père dans son cœur, il lui avait quand même permis de s'élever dans la société et passer d'une vie misérable dans la campagne à une vie du château. Bien sur, Louïs ne voyait pas les choses de cette façon. Il aimait sa vie en province. Ici, les gens étaient plus hostiles et ça, il le remarqua très vite. En effet, pour sa première journée, une fois en tenue de chevalier, Louïs et Gilles partirent en patrouille au marché de Paris. Avec ses yeux encore naïve, il observa les commerçants tous essayant de vendre leur marchandise en se faisant concurrence les uns des autres. Chez lui, la concurrence n'était pas celle-ci. Chacun avait son occupation précise et tout le monde y trouvait son compte. Ici, on criait dans tous les sens que mon poisson est meilleure que celui du voisin. Gilles quand à lui, s'amusait du spectacle que lui offrait les comédiens sur la place. Quand soudain, la foule commença à s'agiter. En effet, un homme encapuchonné avait délibérément attaqué la famille Royale. Gilles fit aussitôt signe à Louïs d'aller vérifier que Monsieur le Marquis et sa femme allait bien pendant que lui galopait avec son cheval, fendant la foule à la poursuite du voleur.

« - Que s'est-il passé Madame, vous n'avez rien ?
- Il a prit mes bijoux. Encore un coup de ce Jean le Terrible ! hurla la vieille qui se remettait difficilement de ses émotions.
- Jean le Terrible ?  »


La curiosité de Louïs ne fut même pas relevée par la Dame qui n'écoutait déjà plus ce qu'on lui disait. Louïs se demandait tout de même qui il pouvait bien être, apparemment pas un bandit comme les autres. Finalement, il retrouva Gilles au château après quelques heures...

«  Vous avez réussi à le retrouver ?   »


Gilles fit signe que non en s'installant à la table de la caverne où ils s'étaient donnés rendez-vous. Ce n'était pas un des endroits les plus propres. Un groupe de paysans ivres se plaignaient des récoltes mauvaises une pinte à la main. Un groupe de marchands se délectaient de la compagnie de Dame à moitié vêtu. Un homme encapuchonné prenait de quoi se réchauffer avant de repartir, un homme de voyage apparemment. Gilles semblait être un habitué, car le tenancier de la caverne vint lui faire un brin de causette en lui apportant une pinte bien remplie.

« - Et pour le jeune homme, la même chose ?
- Oh, non merci Messire, je n'ai pas soif.
- Messire ? Je ne suis qu'un vulgaire tenancier d'une caverne minable, mon garçon.    »


Louïs acquiesça, il n'était pas habituer au protocole de la ville. Comment devait-il appeler les personnes maintenant qu'il était chevalier ?

« - Qu'allez-vous faire pour ce bandit de ce matin ?
- Oh, on va sûrement laisser tomber. On ne sait pas qui il est, on n'a même pas pu apercevoir son visage...
- Euh, j'ai entendu parler d'un certain... Jean le Terrible ?   »


Gilles qui jusque là ne faisait pas bien attention à la conversation, occupé à flirter du regard avec une des serveuses se retourna complètement vers Louïs interloqué.

« - Jean le Terrible ? Tu es sûre ?
- Euh... Oui, Madame la Marquise m'a dit que... »


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Gilles s'était déjà levé entraînant Louïs avec lui.

«  Tu sais mon petit, de tous les voleurs que j'ai réussi à faire pendre, Jean le Terrible est le seul à m'avoir encore échapper. Et je compte bien y remédier ! Après tant d'années, je ne comprends pas comment il peut toujours me passer entre les doigts. »


Gilles semblait remonté. Il avait déjà franchis la porte de la caverne avec Louïs, direction le château.
Le lendemain, Gilles était venu réveillé Louïs aux aurores :

«  Allez mon garçon, réveille-toi, on a du boulot qui nous attend !   »


Louïs à peine réveillé, regarda par la fenêtre de sa petite chambre, pas plus grande qu'une chambre de bonne, et vit que le jour ne c'était même pas encore levé.

« - Quel boulot d'aussi tôt le matin ?
- Celui-ci !   »


Gilles montra à Louïs un bout de parchemin qu'il déplia sous ses yeux à moitié ouvert alors que Louïs commença à s'habiller nonchalamment à la lumière d'une bougie. Sur le parchemin, une tête était dessiné. Un grand barbu, aux yeux sombres avec un écriteau : « Rechercher : Jean le Terrible, 10 000 pièces d'or en récompense ». Louïs se frotta les yeux pour mieux regarder le visage dessiné.

« - Mais ce n'est pas lui, Jean le Terrible.
- Comment ça ce n'est pas lui ? Bien sur que c'est lui, je l'ai déjà vu, tout de même.
- Je vous assure Chevalier Gilles, je l'ai vu sous sa capuche, et je peux vous assurer que ce n'est pas lui.   »


Gilles semblait surpris. Comment étais-ce possible ? Il s'assit sur le lit que Louïs venait tout juste de refaire et fixa l'affiche.

«  J'en étais sûr ! Ils sont plusieurs, forcément, et tous répondent au nom de Jean le Terrible. C'est pour ça que j'ai toujours eu aussi de mal à le retrouver.   »


Gilles pensait tout haut pendant que Louïs, enfin prêt attendait ses instructions.

«  Mais où se cachent-ils donc ?  »


Finalement, ce réveille de si tôt matin ne fut pas nécessaire, Gilles était repartis aussi rapidement qu'il était arrivé. Louïs qui désormais, était réveillé, en profita pour faire un tour du château, qui était très calme à cette heure-là. Bientôt il n'eut plus besoins de son chandelier comme le jour commençait à se lever tout doucement. Il marchait alors sans savoir vraiment où il allait quand il arriva dans une petite pièce. Elle n'était pas beaucoup meublé mais un coffre se tenait au milieu de la pièce, sans aucune grande logique, Louïs par curiosité s'approcha du coffre et l'ouvrit. Dedans se trouvait des plans, des notes et même des lettres au sujet d'une futur croisade...

«  Que faites-vous là ?  »


Louïs referma immédiatement le coffre et se redressa fasse à la personne qui venait d'entrer dans la pièce incognito.

«  Euh... Je... Je suis désolé. Je faisais juste un tour et je...   »


La jeune femme, avec ses longs cheveux blonds contempla le jeune chevalier, les mains posés sur les hanches.



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Tess
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MessageSujet: Re: Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs]   Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs] Icon_minitimeLun 7 Oct - 22:08


Les premiers jours du reste de ma vie



Les yeux de la servante étaient encore profondément fermés lorsqu'une souillon d'un certain âge se faufila dans sa chambre, bientôt suivie de cinq autres domestiques. Elles admirèrent bien malgré elles la beauté de la nouvelle arrivée qui ressemblait aux anges qu'on peignait sur les murs des églises avec leurs longs cheveux blonds et leur silhouette filiforme. Avec son physique de petite noble, elle était bien trop pâle pour qu'on devine qu'elle avait vécut quasiment toute sa vie au Moyen Orient. La plus âgée des servantes singea Zazie en train de dormir, ce qui fit pouffer de rire ses amies. Elle porta sa main à la joue de l'endormie, tout d'abord pour la caresser puis agrippa sa chevelure par la racine. La douleur atroce fit se réveiller en sursaut Zazie. Elle ne voyait pas encore distinctement qui était son assaillant avec ses yeux embués, alors Zazie mit sa main sous son oreiller à la recherche de son couteau et l'agita devant elle, brassant de l'air à l'aveuglette. Il faisait encore nuit noire dehors et les servantes avaient lâché de stupeur leur chandelle. Elles s'étaient mises à crier avant de se protéger, on ne distinguait plus que quelques éclairs de lumière provoqués par la dague fendant les airs. Notre héroïne finit pas atteindre sa cible et elle put violemment taillader le bras de la plus âgée des femmes, délivrant sa crinière d'or. Zazie se stoppa enfin, haletante, au milieu de la pièce.
"Mais t'es complètement folle! T'as failli me tuer!"La vieille femme n'en revenait pas. Elle porta sa main valide à sa plaie sanguinolente alors que les autres se cachaient derrière elle
Ses idées n'étaient pas encore très claires. Zazie n'avait pas saisi qui l'avait sorti du lit si tôt. Les images de son rêve se confondaient avec la réalité, elle revoyait les visages mates des femmes du harem du sultan de Constantinople flotter devant elle, avec leur regard mauvais empli de haine et de jalousie gratuite. Zazie tendit donc son petit sabre de manufacture orientale devant elle et prononça en turc " Vous ne m'aurez jamais, furies."
Les servantes se regardèrent sans comprendre et paniquées. Parlait elle une langue démoniaque? Etait elle possédée? Le groupe de curieuses préférait ne pas s'éterniser ici pour découvrir la vérité, alors elles décampèrent aussi rapidement qu'elles étaient arrivées, la blessée jurant entre ses dents de se venger.
La blonde aux yeux bleus resta un moment debout avant de comprendre ce qui lui était arrivé. Il n'y avait plus aucun bruit dans les couloirs, à peine si l'on tendait l'oreille, percevait on la rumeur des domestiques se levant petit à petit pour préparer le repas du roi et des invités du château. Zazie put s'écrouler par terre et lâcher son arme. Elle était couverte de sueur. Des épisodes comme celui là elle en avait vécu beaucoup car les ennemies féminines profitent toujours du seul moment où l'on est vulnérable: le sommeil. Ce n'était pas ces pauvres idiotes de françaises qui lui avaient fait peur. Non, pendant un instant elle avait cru voir ses vieux démons reprendre forme devant elle. La jeune femme essuya alors ses larmes qui avaient coulé pendant la nuit du revers de la main et rangea son petit sabre pour aller se préparer. On allait sûrement la regarder encore plus de travers aujourd'hui, mais peu lui importait. Elle n'était pas là pour se faire des amis. Un ami c'est juste une personne à qui tu donnes l'opportunité de te trahir. Zazie ne serait jamais assez faible pour faire un truc pareil. Et si les servantes n'étaient pas trop bêtes pour apprendre de leur mésaventure, elles lui ficheraient la paix pendant un moment. Pourquoi les femmes entre elles ressentent elles le besoin de bizuter les nouvelles venues? Cette méchanceté resterait un mystère pour la scandinave qui constatait que quelque soit le pays, la dynamique de groupe restait toujours la même. Le peuple était fait d'ignorants qui pouvaient vous assassiner pour n'importe quoi, et le peu de personnes à détenir la connaissance la conservait scrupuleusement et entretenait leurs vices. Quitte à faire partie d'un monde de pourris, autant être parmi les grands. Zazie n'était au palais que depuis un mois et demi et elle détenait déjà plus de pouvoir que ces va-nu-pied de servantes. Elle avait séduit le pape de passage à Paris, mais ça ça avait été facile. Quel homme commet plus de pêchés qu'un homme d'église? Le vrai défi serait d'approcher de plus près le roi qu'elle n'avait jamais vu que de loin pour l'instant. On lui avait confié le pire rôle pour l'instant vu que sa "supérieure" ne la portait pas dans son coeur: elle se chargeait de servir les chevaliers. On avait enseigné à Zazie que les chevaliers français étaient de nobles guerriers érudits qui vouaient leur vie à de nobles idéaux. La légende n'aurait pas pu être plus éloignée de la vérité. Lors de son premier jour  de service, tous les chevaliers à table la pelotèrent au moins une fois. Ils mangeaient chacun comme quatre quasiment uniquement de la viande telles des bêtes sauvages. Sans mentionner leur vague notion de l'hygiène et leur argot de soldat... Si son professeur du harem pouvait voir ça. Un certain Gilles lui faisait les yeux doux, comme à à peu près toutes paires de seins qui passaient devant lui, mais elle n'avait pas cédé pour l'instant. Il lui serait peut être utile un jour, qui sait; mais mieux valait ne pas enchainer les amants sans réfléchir. Ils pouvaient devenir jaloux. Zazie se devait de s'en tenir à son objectif premier: se rapprocher du roi.

La blonde se noua les cheveux avant de continuer à frotter le sol. Tout devait être impeccable pour le réveil de ces messieurs. Elle voyait de nombreuses ombres défiler dans les couloirs, chaque serviteur marchant sur la pointe des pieds tout en travaillant comme dix. La semaine dernière, un valet avait eu le malheur de réveiller une comtesse et sa tête s'était retrouvée en haut d'un pic sur le parvis de Saint Denis. Les voix du seigneur devaient vraiment être impénétrables. Zazie esquissa un sourire tout en étant dans ses pensées, elle ne se souciait plus du fait que ses doigts la faisait souffrir à force de briquer les dalles du château. Si leur dieu chrétien était aussi vertueux que leur ambassadeur sur terre à savoir le pape, le catholicisme était une voie royale vers la luxure et le pêché. Quelle idée de vouer un culte à un seul dieu tout puissant, comme si ça existait... La seule chose en quoi croyait réellement notre femme nordique était en la mythologie norvégienne. Le seul souvenir que lui avaient laissé ses parents avant de mourir était une fine médaille qui représentait le dieu de l'éloquence qui terrassait ses ennemis par la parole. Aujourd'hui elle terrassait plutôt ses ennemis avec d'autres atouts. Son coeur se serra en pensant qu'ils seraient peut être déçus.
"Sois un peu à ce que tu fais Zalie! C'est bientôt l'heure du réveil!"Aussitôt dit, sa supérieure qui ne faisait que passer donna un grand coup de pied dans son sceau d'eau. Il se déversa aussitôt sur elle ainsi que par terre. Zazie se protégea le visage avec son bras avant de relever ses yeux clairs foudroyant. Elle se leva et fit face à la servante, la regardant bien droit. "C'est Zazie." Elle ne savait pas ce qui la retenait de l'étrangler. La nouvelle venue ne connaissait peut être pas des techniques de combat efficaces, mais elle savait se bagarrer avec d'autres femmes s'il le fallait. Viser les cheveux en premier puis griffer le visage. Son interlocutrice l'interrompit dans ses pensées violentes une nouvelle fois; elle affichait une expression de profond dégoût.
" Ah ces yeux couleur eau... On dirait que tu n'as pas d'âme, c'est tellement vide. Dépêche toi de nettoyer ce tintouin avant de paraitre devant l'intendant tout à l'heure. Il parait que tu as agressé la pauvre Eliane ce matin. Je ne sais pas ce qu'on t'a appris, mais ici on doit être disciplinés. Servir le roi  n'est pas à la portée de tout le monde. Prie pour que tu ne sois que renvoyée. Mais ça m'étonnerait que tu échappes au fouet.
Zazie fit la moue. C'était de la légitime défense, c'est honteux d'être sanctionnée pour un truc pareil! En quoi ça regardait l'intendant un petit différend entre servantes? Elle prit une profonde inspiration avant de lui lancer: _ Tu as raison c'est vraiment très compliqué de porter un seau pour le roi. ça doit expliquer que tu ne puisses que nous donner l'ordre de le faire. Il ne faut pas être trop limité pour les tâches ménagères. " Elle se pencha pour ramasser le seau de bois vide et fila dans les escaliers en colimaçon pour aller reprendre de l'eau au puits.

***

Le jour se levant progressivement, on commençait à voir où on mettait les pieds. Zazie avait pris infiniment son temps pour ramener le seau du puits, histoire d'agacer cette pimbêche et de retarder le rendez vous chez l'intendant. A chaque marche, elle perdait un peu d'eau à cause de la lourdeur du seau à porter sur deux étages. La jeune femme avait beau le porter à deux mains, ses joues étaient rouges à cause de l'effort. "Le jour où je croise un maçon, je lui dirais deux mots sur le fait de mettre le puits à trois kilomètres des salles." marmonna t elle sur la dernière marche, lançant presque son fardeau dedans. Le projectile manqua de peu le pied d'une servante qui apportait un saucisson énorme en cuisines. "Hey! Fais attention!" Zazie la jaugea avant de lui sourire.
"Désolée. Mais la matrone m'a dit de te dire que c'était ton tour pour laver le sol.
_ Quoi? Mais ça fait plus de six mois que je suis ici! Je croyais que c'était fini...

Zazie lui tapota l'épaule d'un air faussement compatissant: _Tu sais comment elles sont ici. Elles adorent faire souffrir les nouvelles.
_ Je devais porter ça aux cuisiniers..."
Zazie s'empara du saucisson.
"T'en fais pas, je m'en charge. Tu me dois un service maintenant!"
La jeune rouquine lui fit un pale sourire avant de regarder ce qui lui restait à récurer, lessivée à l'avance. La blondinette se retint de rire dans le couloir. Il y avait peu de chance qu'elle recroise un jour cette fille vu le labyrinthe de corridors qu'était le palais. La preuve c'était la première fois qu'elles se rencontraient, Zazie avait pu profiter du fait que sa réputation ne l'ait pas encore précédée partout. Planquant son butin dans un torchon propre qu'elle gardait dans sa poche de tablier, elle accéléra jusqu'à sa chambre. Son air satisfait disparut bien vite lorsqu'elle remarqua que quelqu'un se tenait dans sa chambre. Elle poussa la porte silencieusement et distingua le dos d'un jeune homme bien portant. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait à trouver.
"Qui t'as permis de rentrer ici?
L'inconnu sursauta et referma dans un grand fracas sa malle personnelle. Fichtre, elle ferait mieux d'acheter une serrure à la forge si ce château était infesté d'autant de fouineurs. Elle n'avait pas jugé utile de le faire plus tôt car elle pensait que les seules menaces potentielles étaient des servantes analphabètes, mais ce petit jeune avait eu l'air de comprendre quelque chose qu'il n'aurait pas du voir. Avait il reconnu le sceau du pape sur un de ces papiers?
_Euh... Je... Je suis désolé. Je faisais juste un tour et je...  
_ Et tu t'es dit que rien ne valait une petite fouille des chambres pour bien commencer la journée? "
Zazie referma la porte derrière eux, examinant de plus prêt Louis. Elle tourna autour de lui, finissant par esquisser un sourire de prédatrice: " A moins que tu n'aimes coincer les jeunes filles dans leur chambre?
_ Non, pas du tout! Je...

Zazie arrêta de le faire tourner en bourrique et se mit face à lui. Il s'avérait être plus innocent qu'il en avait l'air. Regardez moi ces joues roses et ce bafouillage tout mignon... Des habits plutôt riches... Peut être était il un jeune apprenti écuyer?
_ Si tu n'es pas là pour quelque chose, dégage. La chambre d'une servante pourrait bien t'avaler tout cru." Elle lui lança un regard méprisant avant de s'asseoir sur son lit, attendant qu'il s'en aille. Il hésita avant de partir  à toutes jambes. Elle put enfin sortir son saucisson pour le planquer sous son lit.
"Une petite chose...
Zazie releva la tête. Il n'était pas encore parti celui là?
_  Il sait parler. Remarqua t elle avec une expression mutine.
_ Comment se fait il qu'une servante dispose d'une chambre à elle toute seule?
Il n'était pas aussi bête qu'il en avait l'air finalement.
_ Il y avait de la lumière, donc je suis entrée." Elle lui sourit et Louis se découragea. Il n'espérait quand même pas qu'elle lui révèle qu'elle avait couché avec celui qui s'occupait de la répartition des chambres? Page apprenti ou fils d'une invitée de marque, il restait un homme. Donc manipulable à souhait. Le rayon de soleil qui entra dans la pièce plongea directement sur son petit cadran solaire. Il était déjà si tard? Zazie se redressa et enleva son tablier qu'elle roula en boule sur son lit. Elle se recoiffa méticuleusement, s'humecta les lèvres et se pinça les joues pour qu'elles prennent un teint rosé. Ici le maquillage n'était pas à la portée des petites bourses. ça ne faisait rien. Etre au naturel tous les jours, ça la changeait de son quotidien au harem où le principal de son temps, elle le passait à se faire belle dans l'espoir que le sultan se montre.

Des éclats de voix se faisaient entendre plus elle se rapprochait du bureau de l'intendant.
"Puisque je vous dit que c'est urgent! J'ai eu l'idée de faire deux dessins pour reconnaitre des membres de la bande de Jean le Terrible. Avec ça on aura beaucoup plus de chance de l'attraper! Qu'attendez vous pour prévenir tous les pages du château? Il faut reproduire mes dessins et les placarder partout dans Paris! Je ne peux pas le faire sans votre accord bon sang!
_ Allons calmez vous sire Gilles.. Ce bandit est en liberté depuis dix ans, il peut bien attendre une heure le temps que je m'occupe d'une affaire...
_ Oui et puis c'est urgent pour nous aussi.
Maugréa la servante au bras blessé.
_ Si je peux me permettre monsieur l'intendant, si vous pouviez nous donner votre accord pour que l'on commande aux pages en votre nom... Cela nous ferait gagner un temps précieux pour la capture du malfrat."
Zazie reconnutla voix du jeune monsieur qui avait fait irruption dans sa chambre quelques minutes plus tôt. Elle se força à respirer doucement pour calmer son coeur qui s'emballait et releva bien haut la tête. Elle avait l'air de tout sauf d'une servante. Lorsqu'elle prit le dernier virage du couloir tout le monde eut le loisir de la voir et l'on comprit que la coupable était arrivée.
"Très bien l'on peut donc commencer puisque Zazie est arrivée.
_ Et pour mon portrait...
_ Restez dans un coin sire Gilles vous et votre chevalier je vous prie. Cela ne prendra pas longtemps.

Zazie n'oserait jamais l'avouer mais elle était un peu honteuse de savoir que Louis était chevalier. Si elle avait su, elle ne lui aurait pas autant parlé familièrement. Il pourrait se plaindre de ses manières lui aussi...
_ C'est elle qui m'a agressé! Cria la servante en montrant son bras à qui mieux mieux. Ce matin! Sans raison!
L'intendant se tourna lentement vers Zazie, ne portant pas ses conclusions trop rapidemment. Cela faisait une trentaine d'années qu'il faisait régner l'ordre dans le château du roi, il émanait de lui un grand calme: _ Reconnais tu les faits?
_ Y'a plein de témoins!
_ Laisse la parler Eliane.

La blondinette croisa les bras: _ Je reconnais que j'ai eu peur lorsque j'ai été réveillée en sursaut. Quelqu'un m'aggripait par les cheveux. Je n'ai fait que me défendre.
_ N'importe quoi, on venait te réveiller parce que tu ne te lèves jamais à l'heure!

Ce n'était pas faux. Zazie avait beau faire des efforts pour travailler comme une souillon, c'était toujours dur de se lever avant le soleil. Mais notre scandinave ne se démonta pas, sa fierté passait avant tout. Il était hors de question qu'elle perde son travail ici après tous les types dégueulasses qu'elle avait laissé lui passer dessus pour avoir ce poste.
_ Depuis quand on tire les gens par leur chevelure? Tu ferais mieux de me remercier de ne pas t'avoir tranché la gorge sur le coup! La prochaine fois je ne serais peut être pas aussi clémente.
_ Non mais vous l'entendez? Qu'on la fasse fouetter avant de la renvoyer dans la boue d'où elle vient! Une servante du roi ne peut pas se conduire comme ça impunément! C'est une sauvage! Ramenez là dans son pays de dégénérés!

Zazie ne supporta pas l'affront de la vieille. Elle se jeta à son cou en criant: _ Je t'interdis de me parler de la sorte! Comment oses tu? Tu n'es rien! Rien! "
Les hommes présents durent les séparer, Louis s'occupant d'immobiliser tant bien que mal Zazie.
"ça suffit, j'en ai assez entendu. Sire Gilles, chevalier.. Pouvez vous l'emmenez vous aider pour votre projet de dessin? je vous donne mon accord. En attendant elle vous servira personnellement, comme ça elle ne croisera pas Eliane.."
Louis dut lâcher Zazie que bien plus loin. Elle finit par arrêter de se débattre et se recoiffa un fois posée à terre, lançant un regard furieux aux deux preux chevaliers. Son ami qui lui avait permis d'avoir une chambre personnelle n'était autre que l'intendant. Si elle n'en avait pas fait son amant régulier, elle ne se serait jamais sortie d'un pareil scandale. Même avec sa protection, l'intendant ne pourrait pas lui éviter les coups de fouet ce soir. Elle croyait qu'elle s'en serait mieux sortie tout de même. La vie de servante lui était plus intolérable que prévue.



Louis
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MessageSujet: Re: Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs]   Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs] Icon_minitimeLun 7 Juil - 22:00

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Les premiers jours du reste de ma vie


Gilles était remonté à bloque alors que Louïs et Zazie le regardait courir partout comme un gamin qui vient d'avoir une idée géniale. Il avait enfin eu l'autorisation de l'intendant pour pouvoir copier des affiches de plusieurs bandits appartenant à la bande de Jean Le Terrible, le voleur le plus recherché de tout Paris. Alors qu'il donnait toutes ses consignes aux pages du château, Gilles avait chargé Louïs de reproduire le visage qu'il avait vu la veille, soit disant que c'était lui, le fameux Jean Le Terrible.

« Mais je ne sais pas dessiner moi. »


Gilles ne voulait rien entendre. Il le ferait et puis c'est tout. Il était le seul à l'avoir vraiment vu. Louïs était bien embêté, de plus Gilles lui avait laissé la surveillance de Zazie. D'ailleurs dès que Gilles eut le dos tourné la jeune femme parti sans mégarde.

«  Hé ! Où allez-vous ? Vous êtes censée nous aider.  »


Comme si Zazie en avait quelque chose à faire de les aider. Louïs était bien naïf de penser qu'elle resterait à ses côtés sans dire un mot. Elle avait d'autres chats à fouetter que de courir après une bande de méchant. Et alors qu'elle marchait déjà en direction de la sortie, Louïs la rattrapa par le bras. Mais celle-ci se retourna vivement et lui lança un regard assassin. Il se rappela aussitôt ce qu'elle venait de faire à la pauvre servante. Il lui relâcha alors immédiatement le bras sans grande conviction.

« Euh... Excusez-moi mais je... Enfin, c'est un ordre. Voilà, je vous ordonne de rester ici.   »


Il avait pris son courage à deux mains pour prononcer cette phrase. Il fallait absolument qu'il se fasse entendre, il était chevalier maintenant. C'est en tout cas ce qu'il se répétait en boucle dans sa tête. La jeune blonde, amusée, lui tourna autour pour le déstabiliser. Elle s'approcha alors doucement de son oreille et lui chuchotta :

« Sinon quoi ?   »


Louïs déglutit. Il était désormais paralysé. Il ne savait pas comment réagir aux approches de cette ravissante créature. Elle était à la fois envoûtante et belle à souhait et à la fois terne et lui donnait froid dans le dos. Il fallait qu'il réagisse mais rien ne sortait de sa bouche, pas le moindre son, même sa respiration était quasi inexistante. Elle le regarda avec un regard plein de malice lorsque Gilles refit son apparition.

« Mais que faites-vous encore ici ? Allons, allons, bougez-vous, ce bandit ne va pas se capturer tout seul ! »


Louïs se reprit se détachant de l'envoûtement de Zazie alors que celle-ci soupira intérieurement. Ni une, ni deux, Gilles entraîna avec lui les deux jeunes à l'écurie pour apprêter les chevaux.

« Nous allons arpenter la forêt, il se cache forcément quelque part... »


Il était totalement dans son monde ne pensant qu'à une chose : Jean Le terrible. Si bien qu'il ne réagit pas tout de suite que en plus de Louïs, Zazie aussi monta sur un cheval qu'elle venait de seller à l'aide de Louïs.

«  Mais enfin, vous ne pensez tout de même pas qu'une fille va nous accompagner traquer un voleur redoutable ! C'est un travail de brave chevalier et c'est bien trop dangereux pour une demoiselle.    »


Louïs se dit que Gilles en faisait beaucoup trop. Il avait bien décelé en Zazie quelqu'un de beaucoup plus fort qu'elle n'en avait l'air et puis de plus, il y avait peu de chance qu'ils tombent sur un des bandit. Au mieux, ils passeront la journée à se balader dans une forêt déserte. C'est pourquoi il regarda Zazie s'agripper à son cheval en califourchon même pas en amazone.

« Messire Gilles, Messire L'intendant nous a prié de la garder avec nous. Et puis une balade hors de ce château ne peut que lui faire du bien.   »


Le voilà qui prenait sa défense. Il était tiraillé entre l'envie de ne plus jamais la revoir et celle de la garder auprès de lui. Cette fille étrange lui faisait se poser bien des questions.

« Une balade dites-vous ? C'est une course poursuite, c'est du sérieux !   »


Louïs ne voulait pas offenser son supérieur et ne fit qu'aquiecer alors que Zazie prit la parole.

« Je vous promet Messire de ne pas être un poids pour vous, mais je vous emprie, ne me laissé retourner avec ces horribles bonnes femmes.    »


Elle jouait la carte de la pauvre petite innocente pour pouvoir goûter à l'air libre le temps d'une journée. Gilles se laissa attendrir et finit par céder. Les voilà tous trois parti en direction de la forêt.



Fiche par Narja pour Never-Utopia
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Tess
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MessageSujet: Re: Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs]   Les premiers jours de reste de ma vie [Zazie et Louïs] Icon_minitimeDim 7 Sep - 0:17


Les premiers jours du reste de ma vie



Le cuir s'abattit sur son dos nu dans un claquement sourd. Le visage de Zazie se crispa et elle ferma ses poings aussi fort qu'elle le pouvait pour ne pas crier. La seconde fois fut pire encore puisque le fouet ouvrit plus grand la plaie toute fraiche. Elle laissa un échapper un gémissement désespéré dont l'écho résonna à travers tout le château.
"Ah, j'aime décidément beaucoup ce son! La peau qui se craquèle sous le poids de la justice me met dans un de ces états. Gloussa Aliénor d'Aquitaine en lançant un regard complice vers quelqu'un dans l'assistance dont son mari ne put déterminer l'identité. Son amant détourna la tête, un peu palot.
_ Vous n'aimez pas ce spectacle monseigneur? Demanda le voisin de table de Julien. Celui ci se maudit d'attirer l'attention vers lui.
_ Et bien en homme d'église je ne peux que réprouver les punitions qui font couler le sang...
_ Vous êtes un homme bien trop tendre confesseur. C'est pour cela qu'il faut un roi à la France pour contrebalancer la clémence du clergé. Tonna Louis XI d'une voix qui ne désirait pas être contredite. Ses fidèles vassaux hochèrent la tête d'un air entendu, connaissant désormais les humeurs du roi. Bien que je réprouve pas de tels châtiments, je m'étonne de ne pas connaitre le nom du fouetté. Ajouta t il sans comprendre vers son intendant qui se tenait un peu plus loin, à sa droite.
Celui ci inclina respectueusement sa tête avant de lui faire signe que ce n'était rien de bien important. Le vieil homme aimait diriger de manière autonome le palais, ce qui n'avait jamais plu au roi car Louis estimait que tous les serviteurs de son père plus vieux que lui défiaient quelque peu son autorité actuelle.
_ Simple querelle de servantes majesté. Pas de quoi vous prendre de votre précieux temps.
Louis parut irrité mais se contenta de se redresser sur sa chaise et prit appui sur son accoudoir. Il souffla à sa femme sans que personne ne puisse l'entendre:
_ J'aimerais toutefois être mis au courant de ce qu'il se passe dans mon château quand bien même ce n'est pas important.
Aliénor ne le regardait toujours pas et lui répondit d'un air absent et impatient.
_ Ne soyez pas comme cela. A quoi serviraient les intendants s'ils ne se chargeaient pas des petites besognes? Voulez vous vous charger vous même du circuit des pots du chambre du château?
Louis fit une mine déconfite. Il se rabougrit bien vite, prenant la réponse de sa femme comme une mise au défi.
_ Très bien, je voudrais aller voir le spectacle qui ravit tant ma femme."
La petite foule de nobles se leva peu après le roi d'une démarche incertaine tandis qu'Aliénor toujours assise considérait le roi d'un autre oeil.

L'étrangère aux airs d'ange n'était plus que brûlures et tiraillements. Son bourreau semblait se satisfaire de 10 coups de fouet et Zazie profitait tant bien que mal de l'accalmie qui durait depuis quelques minutes. Elle commençait à remonter la bretelle de sa robe quand un véritable cortège de courtisans lui fit face, se chuchotant des remarques amusantes et lui jetant des regards intrigués comme des visiteurs au zoo. Zazie se pinça les lèvres et fixa le sol dans l'espoir qu'ils se lassent rapidement et qu'elle n'ait plus à avoir honte de sa condition. Elle voulait se relever mais ses jambes se dérobèrent et elle resta allongée de tout son long sur le ventre. Bientôt, deux souliers brillants se postèrent devant son nez. Derrière les pieds, une cape rouge trainait dans la poussière. La blonde ne comprenait plus ce qu'il se passait et releva lentement les yeux vers le ciel.
" Qu'a t elle fait pour mériter cela?
Le bourreau fit une révérence maladroite qui en fit rire plus d'un, ne sachant pas s'il devait répondre lui même ou non au roi. Il finit par bégayer:
_ Elle... Elle a attaqué une autre boniche au couteau j'crois.
_ Quoi? Une meurtrière me sert tous les jours au château et personne n'a jugé bon de m'en avertir? Qu'est ce qu'elle fait encore là?

Zazie sentit son coeur se contracter jusqu'à disparaitre au fond de sa poitrine, telle une pierre dans l'eau.
L'intendant se plaça à côté de son roi en courbant l'échine:
_ Votre grâce, cette servante a toujours fait un très bon travail et cet incident bien que très regrettable ne doit pas vous inquiétez pour la suite car il est isolé. Elle s'est défendue contre une autre servante réputée pour malmener ses subordonnées.
La reine esquissa un sourire, ne loupant pas une miette de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Un duc d'un certain âge dit d'une voix qui voulait être entendue:
_ Si les aînés ne peuvent plus faire respecter la discipline, où est ce que l'on va?
Louis se tourna vers la foule qui se tenait à deux pas de lui, formant un arc de cercle et agita son index, visiblement amusé de voir son entourage obligé de respecter son autorité de souverain.
_ Vous marquez un point cher duc. Qu'avez vous à répondre à cela intendant?
L'amant de Zazie eut un dernier regard pour elle avant d'abandonner la partie. Elle n'en crut pas ses yeux lorsque son petit dos se tassa comme un chien devant son maitre. Il savait que lorsqu'on voulait durer, mieux valait ne pas tenir tête au roi, même si ce dernier suivait son bon vouloir et interférait dans les affaires de ses subalternes.
_ ... Que sa majesté est plus avisée que son humble serviteur sur la question.
Louis afficha un sourire et désigna le corps de la servante pour qu'on nettoie tout ça. Il avait marché sur un filet de sang.
C'était fini, pensa Zazie. J'ai fait tout ça pour rien. Elle ne savait si c'était sous l'effet du fouet ou parce que sa vie tournait à la ruine mais le sol semblait se dérober sous elle, l'entrainant dans ses profondeurs brûlantes.
_ Attendez! S'écria Louis qui avait fait un pas en avant sous l'impulsion du moment. Zazie avait fermé ses beaux yeux depuis que l'intendant s'était lâchement dérobé, l'évanouissement était préférable lorsqu'on venait de se faire punir par le bourreau. Tout le monde tourna sa tête vers l'opportun qui avait pris la parole d'un même geste. Catherine remarqua qu'il avait dégluti devant les regards de tous. Il ouvrit la bouche pour s'expliquer mais son supérieur le devança.
_ Ce jeune chevalier a raison. Gilles mit un genou un terre devant son roi avant qu'il ne reçoive la permission de se relever. Messire Gilles de la Boétie. Pour vous servir.
Louis agita sa main droite d'un geste impatient. L'on voyait que son esprit était déjà retenu ailleurs.
_ Cette jeune femme s'est avérée très utile cette après midi lors de la recherche du malfrat Jean le Terrible... C'est une femme du peuple et elle est arrivée à faire parler des témoins effrayés par nos armures. Bien que je désapprouve son récent comportement de tout mon coeur, il serait laborieux de continuer l'enquête sans elle.
Le roi respira fort. Il accepta sans conviction.
_ J'espère pour vous que vous le capturerez avant l'année prochaine cette fois."
La petite troupe revint en file désordonnée à l'intérieur du château et la reine sussura à l'oreille de son époux. "Je la veux!" Louis échangea un regard avec elle, ne comprenant pas pourquoi elle désirait toujours ce qu'elle ne pouvait pas avoir. "C'est impossible. Vous avez entendu le chevalier. On ne va pas la mettre à votre service alors qu'elle est utile à la capture du plus pénible crasseux de Paris."

Le roi avait bien souligné ses deux derniers mots, plongeant Gilles dans un embarras mêlé à de la rage. Il fit signe à Louis de le suivre et souleva lui même Zazie pour la mener jusqu'à une paillasse libre à l'intérieur. Sans même prendre la peine d'ajuster la robe défaite de la jeune femme qui laissait découvrir par endroit sa poitrine, il la posa dans une chambre vide juste à côté des chambres des chevaliers. Au contact de la paillasse elle grimaça dans son sommeil.
"Ne devrions nous pas appeler un médecin pour ses plaies?
Gilles secoua la tête.
_ ça va sécher cette nuit si elle ne gigote pas trop. Elle nous a causé assez de souci comme ça... Attirer l'attention du roi alors qu'il était mal luné... Elle me revaudra ça quand elle se réveillera! Heureusement pour elle qu'elle a un don pour faire parler les gens!" Maugréa t il avant de sortir de la pièce d'un pas rapide.

***

Ses paupières étaient si lourdes que Zazie envisagea de se rendormir un instant. Puis la mémoire lui revint sur les récents événements. Elle se redressa, paniquée avant de laisser échapper un cri de douleur. Le jeune chevalier entra dans la pièce avant de détourner les yeux devant la tenue de la petite servante déchue. Elle suivit son regard et ferma correctement sa robe sans rougir le moins du monde, pesant chacun de ses mouvements pour ne pas empirer ses blessures. Il finit par lui dire qu'ils repartaient bientôt pour la ville car ils allaient suivre la piste qu'ils avaient déniché hier avec les bûcherons de la forêt qui croyaient avoir vu une prostituée rencontrer des hommes encapuchonnés à de nombreuses reprises. Peut être était ce une source des voleurs qui les mènerait jusqu'au repaire de ce maudit Jean. Zazie n'en croyait pas ses oreilles. Il allait vraiment faire comme si rien ne s'était passé? Vu son expression, cela devait être un ordre de Gilles, mais il n'en était pas moins qu'elle avait besoin de laisser aller sa colère devant la situation qui lui échappait complètement.
"Vous croyez quoi? Que j'ai un titre de chevalier tout à coup? Depuis quand vous avez besoin d'une femme pour vous aider dans votre travail?
Louis eut une expression surprise avant de lui expliquer ce qu'elle avait manqué après s'être évanouie.
Les joues pâles de la scandinave virèrent au rouge. Elle murmura d'une voix presque inaudible.
_ J'aurais préféré mourir sous les coups...
_ Pardon?

Zazie releva ses yeux bleus soudain électriques.
_ J'aurais préféré que vous me laissiez sur le pilori hier! Vous voulez peut être que je vous remercie de m'avoir "sauvé"? Avec vos airs de jeune puceau en fleurs, je suis sûre que vous vous disiez que c'était dans la poche avec moi depuis notre balade en forêt. Laissez moi vous dire un truc pauvre idiot, ce n'est parce qu'on échange quelques phrases détendues que l'on devient subitement amants! Si vous croyez que vous êtes comme le preux chevalier des romans qui sauve une demoiselle en détresse, vous vous mettez le doigt dans l'oeil. *Elle ravalait ses larmes tout en crachant son venin* Je n'ai plus ni place, ni position... Et impossible de me dérober de votre mission à la con puisque vous en avez parlé au roi... Si vous voulez vraiment m'aider au fond de votre petite tête d'oiseau, laissez moi. Dehors!" Hurla t elle enfin avant de lui lancer son oreiller à la figure.
Elle savait que cela ne servait à rien de crier. La vie lui en ferait toujours baver quoiqu'il arrive. Dans dix peut être cinq minutes, sir Gilles allait débarquer avec sa tête d'ahuri pour demander si elle était prête. Et elle devrait ravaler sa fierté et grimper sur son cheval pour tirer les vers du nez d'une femme dont la vie n'était pas si éloignée de la sienne. La dénommée Maud s'attirait déjà la sympathie de Zazie sans qu'elles se soient rencontrées.

***

ça fait des heures qu'on chevauche... ça va aller là non? Râlait Zazie intérieurement. Au lieu de cela, elle fit un regard à Louis qui sembla comprendre ce qu'elle pensait.
" Gilles? Tu veux encore continuer à montrer le dessin ou bien on peut rentrer?
_ Encore quelques maisons... Tenez là bas, j'aperçois un homme qui coupe du bois.

Gilles avait accéléré le pas de son cheval tandis que Zazie soupirait de la manière la moins discrète du monde.
_ Vous avez hâte de rentrer? S'était hasardé Louis, la servante ressentant l'ironie de sa phrase comme une flèche lui rappelant la scène du matin.
_ Pourquoi ne posez vous pas la question qui vous brûle les lèvres?
_ Et qu'elle est elle selon vous?
_ Si j'ai déjà tué quelqu'un avec la dague qui m'a servi avec l'autre servante.

Zazie fit un sourire malicieux à Louis, son cheval étant juste à côté du sien. Son expression troublée avait fait place à du scepticisme.
_ En réalité... Je pense que vous aimeriez bien que cela m'inquiète.
Elle éclata de rire.
_ Peut être...
_ Ohé! Pressons, le bûcheron m'a l'air bien tendu de nous voir pour quelqu'un qui n'a rien à se reprocher.
Annonça Gilles l'oeil alerte.
_ Qu'est ce qui vous a poussé à devenir chevalier?"

Louis était resté sans voix à sa question. C'était juste avant de questionner les précieux témoins bûcherons et de récolter l'indice Maud.
Zazie se remémorait par bribes la journée d'hier tandis que les épaules du cheval sur lequel elle se tenait montaient et descendaient, provoquant un mouvement incessant qui la faisait de plus en plus souffrir. Elle transpirait beaucoup mais ne s'en rendait plus compte. La fièvre la gagnait et elle s'adossa à Louis qui était juste derrière elle pour manoeuvrer son destrier vers la ville. La jeune femme était vidée de toute énergie; plus rien ne semblait compter puisqu'il avait suffit d'une journée pour que ses plans ambitieux ne soient réduits à néant.  




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